Expositions

En cours

Hugo Servanin, Objet Foule #4, 2019, Impression argentique sur PMMA, plomb, étain, acier, verre, leds, 52 x 52 x 3,6 cm ©Objets pointus, courtesy Fondation LAccolade

Ce qui fait trace sans faire de bruit

Du 14 novembre au 29 novembre 2025 - Fondation LAccolade

À l’occasion de PhotoSaintGermain, la Fondation LAccolade présente l’exposition Ce qui fait trace sans faire de bruit réunissant des œuvres de sa collection aux côtés de pièces d’artistes invité·e·s. Ensemble, elles proposent une réflexion sensible sur notre rapport à la mémoire, à la disparition et aux territoires que nous habitons. Les paysages, qu’ils soient urbains ou naturels, y sont envisagés comme des espaces vivants traversés de récits, de réminiscences, de discontinuités. La photographie, au cœur du projet, se déploie ici comme une matière en transformation. Loin du spectaculaire, les œuvres présentées privilégient des démarches lentes, fragiles et parfois précaires, s’inscrivant dans une forme de décroissance esthétique face à la frénésie visuelle contemporaine. Dans ce contexte, les artistes s’attachent à rendre tangible ce qui tend à disparaître. Leurs gestes photographiques engagent un rapport physique au médium, à travers des expérimentations menées à l’échelle du corps ou du territoire. Les images naissent sur des supports sensibles, poreux, altérable et conjuguent techniques anciennes et technologies contemporaines. Elles ouvrent ainsi un champ d’exploration où se rencontrent le sensible et le temporel, le réel et la mémoire. En écho aux réflexions d’Anna Tsing sur les formes de vie qui émergent dans les ruines du capitalocène, l’exposition esquisse une poétique de la lenteur et de la disparition. Elle invite à prêter attention aux récits en creux et suggère, peut‑être, d’autres manières d’habiter le monde avec délicatesse, attention et écoute.

— Lena Peyrard, curatrice et critique d’art indépendante

Visite sur inscription

Passées

La Vie enchevêtrée

Du 17 au 30 novembre 2022 - WILDE

L’exposition La Vie Enchevêtrée intervient en conclusion de la deuxième saison de résidences de recherche et de création de la Fondation LAccolade – Institut de France. Le titre La Vie Enchevêtrée fait référence à l’ouvrage de Merlin Sheldrake The Entangled Life. Nous voulons lui emprunter la formidable énergie qui s’y déploie, à l’instar du mycélium et des champignons qui interfèrent avec les plantes, les arbres, la forêt et dont les comportements sont étudiés par l’auteur, explorant ainsi les possibilités que nos destinées soient dépendantes d’une intrication vitale. D’autres espèces, notamment microscopiques et tous les règnes, végétal, animal, bactérien, fongique, voire minéral, influencent nos corps et notre esprit. Pour la plupart à notre insu, des échanges et des résistances s’organisent afin de ne pas mettre en péril la matière vivante et respirante, chaque organisme contribuant au tissage d’une trame extrêmement sophistiquée, au-delà de notre entendement actuel.

Pour cette exposition, nous avons convié d’autres artistes travaillant aussi avec le textile. Texte et textile proviennent de la même racine grecque. Les créations de Laura Bartier, Amy Gross, Janaina Mello Landini, Élise Péroi, Brankica Zilovic Chauvain, disséminées dans l’espace d’exposition viennent alimenter un récit vivant, un texte et un arrière-texte formels, esthétiques, signifiants.

Rien n’est vrai, tout est vivant

Du 16 au 31 octobre 2021 - Espace Cœur Marais

Le titre de la saison reprend le détournement d’un célèbre aphorisme par Edouard Glissant, « Rien n’est vrai, tout est vivant.». Il développa la portée de cette affirmation lors d’une intervention à la Maison de l’Amérique Latine à Paris en 2010 en opposant la dynamique du Vrai en tant qu’absolu au Vivant en tant qu’expression qui ne connait pas de discontinuité. Il dira également lors d’un entretien que « le niveau le plus élémentaire de cette affirmation est qu'il faut passer de l'idéologie à la pulsation, passer de l'idée systématique à l'intuition. La pulsation et l'intuition, c'est le vivant. L'idéologie, c'est le vrai, non pas au sens d'une vérité particulière, mais de ce Vrai absolu (et sectaire) qui a été très souvent à l'origine de la recherche de la connaissance (et de la puissance), particulièrement en Occident. Dans "Rien n'est vrai, tout est vivant", le vivant signifie l'inattendu, l'imprévu, souvent le non-rationnel, mais aussi l'ultrarationnel, sans fixité aucune... ». Pour se saisir de la question du vivant, il faut sans aucun doute faire preuve d’une disposition particulière, d’une sensibilité renouvelée, ne serait-ce que pour comprendre son étendue, ses ramifications infinies, sa fragilité. L’expérience infiniment concrète du changement climatique, ou encore de la disparition de pans entiers du vivant (nous pensons ici aussi bien aux animaux, qu’aux végétaux et aux dernières terres sauvages) nous intime au déplacement, à opérer un pas de côté, à nous décentrer.