Saison 3 à Paris - Lumières Vivantes, Esthétiques de la Bioluminescence
Les manifestations vivantes de la lumière ont toujours été un puissant motif d’émerveillement pour les humanités. Que ce soit sur terre ou sur mer, les organismes vivants capables de lumière sont depuis des temps immémoriaux source de fascination et d’inspiration. Ces manifestations, qui surgissent dans les obscurités, sur terre ou dans les abysses océaniques, sont les dépositaires d’une énigme irréductible. La plupart des êtres bioluminescents, tels Lucioles, Dinoflagellés, Méduses de Cristal, Lottes de Mer Profonde produisent de la lumière par l’intercession de photobactéries symbiotiques.
La lumière - de sa représentation à son incarnation concrète - est un enjeu esthétique majeur. Si, par exemple, l’émergence dans les années 60 du mou-vement Light and Space en Californie en est une des expressions contemporaines les plus visibles, un nouveau champ de recherche et de création se développe aujourd’hui autour de la bioluminescence Celui-ci en appelle à de nouvelles coopérations et alliances entre humains et non-humains. Notre hypothèse pour cette Saison 3 est de considérer ce champ de la création dédiée à la bioluminescence comme l’une des manifestations d’un récit parallèle du vivant, encore trop minoritaire, qui nous invite au décentrement, et à nous défaire d’une vision linéaire, mécanique et anthropocentrée du vivant, pour l’envisager comme un entrelacement complexe de relations et d’alliances interspécifiques, une continuité métamorphique et symbiotique.
Pour cette Saison 3, la Fondation LAccolade accueillera trois artistes, dont Nadia Merad Coliac, Côme di Meglio, Teresa Van Dongen, qui expérimentent des œuvres, des dispositifs et protocoles avec des micro-organismes vivants, qui font œuvre du vivant ou mettent en scène le vivant à l’œuvre.