Ce qui fait trace sans faire de bruit
14 - 29 novembre 2025
Guénaëlle de Carbonnières, E vitrum #3, images encapsulées dans du verre thermoformé, 2024-2025, dimensions variables. © Galerie Binôme
À l’occasion de PhotoSaintGermain, la Fondation LAccolade présente l’exposition Ce qui fait trace sans faire de bruit réunissant des œuvres de sa collection privée aux côtés de pièces d’artistes invité·es. Ensemble, elles propose une réflexion sensible sur notre rapport à la mémoire, à la disparition et aux territoires que nous habitons. Les paysages, qu’ils soient urbains ou naturels, y sont envisagés comme des espaces vivants traversés de récits, de réminiscences, de discontinuités.
La photographie, au cœur du projet, se déploie ici comme une matière en transformation. Loin du spectaculaire, les œuvres présentées privilégient des démarches lentes, fragiles et parfois précaires, s’inscrivant dans une forme de décroissance esthétique face à la frénésie visuelle contemporaine.
Dans ce contexte, les artistes s’attachent à rendre tangible ce qui tend à disparaître. Leurs gestes photographiques engagent un rapport physique au médium, à travers des expérimentations menées à l’échelle du corps ou du territoire. Les images naissent sur des supports sensibles, poreux, altérable est conjuguent techniques anciennes et technologies contemporaines. Elles ouvrent ainsi un champ d’exploration où se rencontrent le sensible et le temporel, le réel et la mémoire.
En écho aux réflexions d’Anna Tsing sur les formes de vie qui émergent dans les ruines du capitalocène, l’exposition esquisse une poétique de la lenteur et de la disparition. Elle invite à prêter attention aux récits en creux et suggère, peut-être, d’autres manières d’habiter le monde avec délicatesse, attention et écoute.
Sous le commissariat de Lena Peyrard